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mercredi 9 novembre 2011

ATHENS CRIES? SPARTA DOES NOT LAUGH...




Not a  nice article sur  Son Excellence  Le Ministre F. FILLON

COURTESY OF NOUVELLE ECONOMISTE
CURTESY OF MICHELE COTTA
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Plan de rigueur – Postures, impostures & embarra


A chacun sa libre interprétation de ce premier plan de rigueur
Politique(s), par Michèle Cotta
FillonOn le sent assez bien dans son rôle de grand raboteur budgétaire, François Fillon. Et même, on se dit que, quelque part dans son esprit, il ne doit pas lui être désagréable de présenter un plan de rigueur supplémentaire : on se rappelle qu’il avait parlé, quelques mois après son arrivée à l’Hôtel Matignon, de “faillite”. Le moins qu’on puisse dire est que l’accueil, du côté de l’Elysée surtout, avait été frais.
Aujourd’hui, le mot, vite présenté comme une erreur de langage à l’époque, n’a pas été redit, de peur d’effrayer les marchés, lesquels n’ont pas besoin de cela. Mais la peur de la suppression du AAA, moteur du nouveau plan Fillon, donne rétrospectivement raison au Premier ministre, accusé alors d’avoir joué les Cassandre. Cassandre, lundi, s’est rappelé à la réalité.
Traits tirés, larges cernes bistres sous les yeux, sourcils pesants, paupières lourdes, on l’a senti, lundi, à l’occasion de sa conférence de presse, enfin pleinement dans son rôle, même pour annoncer des mesures de retour à l’équilibre a priori désagréables aux Français. A vrai dire, derrière le ton, volontiers churchillien (“de la sueur et des larmes”), derrière la mise en scène dramatisant ces instants, et son affirmation plusieurs fois répétée des “efforts” nécessaires demandés aux Français, le Premier ministre n’a pas proposé de mesures inattendues pour ramener les déficits à 4,5 % en 2012, et rentrer dans les clous, d’ici à 2016 .
Hausse du taux réduit de TVA à un taux intermédiaire de 7 %, nouveau coup de rabot sur les niches fiscales, baisse des dépenses de santé et de celles de l’Etat, majoration des impôts sur la société des grandes entreprises, accélération de la réforme des retraites, indexation des prestations sociales à la (faible) croissance prévue l’année prochaine et non plus à l’inflation, rien de surprenant dans ces mesures, sinon que beaucoup d’entre elles reviennent sur les engagements pris par le candidat Sarkozy en 2007. Et même sur un engagement réitéré le 20 octobre dernier, il y a tout juste quinze jours, par François Fillon lui-même : l’idée d’augmenter la TVA lui paraissant encore ce jour-là, comme un “contresens économique”. Mais peu importe : il y a des moments où l’urgence fait que les dogmes doivent être abandonnés. Celui de la non-augmentation des impôts – d’ailleurs contourné sous forme de différentes nouvelles taxes depuis longtemps – l’a été officiellement lundi.
A chacun sa posture
La polémique était attendue. Non sur le fait qu’il ait été nécessaire de faire un plan de rigueur. Sur ce point, les partis dits “de gouvernement” sont d’accord, y compris l’opposition, où le candidat socialiste lui aussi donne sa priorité à la réduction de la dette. Il n’était d’ailleurs pas tout seul : à l’occasion des débats des primaires socialistes, cinq candidats sur six étaient sur la même ligne.
La polémique porte sur le point de savoir si le plan est efficace et équitable. Les réactions de la majorité et de l’opposition, là encore, ont été conformes à ce qu’on en attendait. Jean-François Copé, ou même, fait politiquement intéressant, Jean-Louis Borloo, se félicitent du côté équilibré des réformes, qui selon eux n’épargnent pas les riches. François Hollande, en revanche, en dénonce l’improvisation et les “bricolages” : aux mesures proposées, il aurait préféré, il l’a redit à France2, l’annulation du dernier allègement de l’ISF, la fin de l’exonération fiscale des heures supplémentaires, et l’enterrement de l’ensemble de la loi TEPA. Se réservant de faire, lui, s’il était aux commandes, une réforme fiscale globale et de se donner les moyens de la croissance. Plus nuancé, mais allant dans le même sens, la réaction de François Bayrou, plus que critique sur le sort réservé aux prestations sociales. Bref, la majorité reste la majorité, la gauche reste la gauche et le centre… le centre.
En réalité, au-delà des mots et des postures, peu de leaders politiques pensent que, sur le fond, la France puisse échapper à la rigueur et les Français à l’effort. Le problème est que la proximité des élections rend cette démarche douloureuse pour chacun des grands candidats.
A chacun son embarras
Pour le président de la République, elle aboutit à lui faire revoir, jour après jour, la feuille de route qui avait été la sienne en 2007. L’exercice n’est pas commode, évidemment. Mais son incontestable nécessité explique, primo, qu’il en ait confié à François Fillon la présentation, sinon l’entière conception, et, secondo, que la rigueur proposée ne soit finalement pas si drastique. Le plan de rigueur Fillon est loin d’être le plus important depuis la Libération de 1944. Rien à voir par exemple avec la proposition qui fut celle d’Alain Juppé, alors à Matignon, de l’augmentation de deux points de la TVA. La préoccupation essentielle de Nicolas Sarkozy est de sauver le triple A. S’il peut le faire a minima, sans trop de casse, il s’en contentera.
Embarras d’une autre nature pour François Hollande qui, lui, est obligé de proposer une synthèse malcommode : il assume, il l’a redit hier, la rigueur (à condition, a-t-il ajouté, de lui donner un sens), il ne peut ni ne veut s’abstraire des réalités économiques, mais il lui faut faire partager cette conviction par ses partenaires plus à gauche. Difficile. Ainsi préfère-t-il mettre l’accent sur la recherche de la croissance pour empêcher la récession redoutée, et regretter que François Fillon n’en fasse pas sa priorité, ce qu’il fera lui, pendant sa campagne électorale.
Quant à François Bayrou, qui depuis des années, met l’accent sur les dangers que son déficit permanent fait courir à la France, il préfère répondre en politique qu’en économiste : il se contente, non sans prudence, d’appeler à l’unité nationale, à un gouvernement d’union seul capable de faire face aux difficultés actuelles.
A chacun ses impostures
Dans cette affaire, ce sont les extrêmes qui se sentent le plus à l’aise pour affronter leurs électeurs. A la gauche de la gauche, Jean-Luc Mélenchon voit, sans prendre de gants ni la moindre nuance, dans le plan Fillon un “contresens total”. Jean-Pierre Chevènement ne résiste pas à se porter candidat sous le prétexte qu’il a eu raison trop tôt. Et Marine Le Pen, la première à avoir dénoncé l’aide de l’Europe à la Grèce, espère bien engranger les voix de ceux, ils sont nombreux dans les sondages, qui déclarent leur hostilité à la solidarité européenne.
Une seule réalité s’impose, celle qu’ont soulignée également dès mardi matin deux hommes qui n’ont pas grand-chose en commun, Michel Rocard et Alain Madelin : sans croissance, il n’y a pas non plus de remboursement de la dette possible.

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